domenica 30 marzo 2014

Le petit bout de la queue du chat

                                                                                      Un chat à Sant'Elena

Le petit bout de la queue du chat

Le petit bout de la queue du chat
Près d'un canal quelconque de Venise
Emporte vers des sensations inattendues
Le poète et ses gondoles grises

Un mouvement, un extrait de fourrure
Comme de l'encre sur du papier
Une idée rebelle, une rature
Un poème comme un nouveau-né

La silhouette du dos du chat
Dans un détour étrange de Venise
Donne l'étincelle, de la moelle à penser
Au poète et ses humeurs éprises

La forme sort du vide
Comme jadis naquirent les basiliques
L'architecte construit une rime
Et l'histoire pose ses fondations fatidiques

La vitesse, l'euphorie des pattes du chat
Déclanche le tourbillon dévastateur
Dans l'imagination du poète
Et les recoins de son coeur

Le poème enfin s'implante
Comme un début de construction
Et des silhouettes surgissent, géantes,
Près des canaux et des ombreuses embarcations

Le mystère, la sérénité profonde
Qui danse et brûle au fond des yeux du chat
Construit le poète dans son être entier
Du bout de l'âme jusqu'au fond des pieds

Le vers, enfin, se sont formés
Parfaits comme la citadelle de milles princes
Et les coupoles se sont fiancées au ciel doré
L'Oeuvre est là
Manque le point pour la terminer
                                                                                        Stella Pastoris

                                                                                     Abside contarinienne,
                                                                                     Basilica di San Marco

lunedì 17 marzo 2014

L'Arc-en-ciel

                                                                                                   Le balai et l'arc-en-ciel,
                                                                                       Isola di Burano 
L'Arc-en-ciel

l'Arc-en-ciel
Dans la lagune de Venise
Est moins subtil qu'un touriste en chemise

Il ne va même pas jusqu'aux monuments
Témoins d'un antique faste
Aux visiteurs bourdonnants
Mais se cache simplement
Dans le plus simple des sourires
Dans le visage d'un passant

L'allegresse d'un enfant
Est aussi Présence
De cet Arc-en-ciel

Rapides éclats de rire
Ses couleurs se transfusent
Dans une balle échappée
Ou dans la marelle

Tout est porteur de l'Arc-en-ciel
Le bonheur ne recherche pas
L'immensité du ciel

Un papillon passe
Un balai oublié dans la rue
Un accent un peu trop prononcé
Une parole de bienvenue
Un détail
Un rien

Tout
Est prétexte aux coeurs heureux
Et si la queue d'un chat
Passe
Près de moi comme un grand feu
Je me sens déjà
Cocolée dans la main de Dieu
                                                                                       Stella Pastoris

                                                                             Un chat dans un ciel bleu,
                                                             Isola di Burano



lunedì 3 marzo 2014

La Tristesse


La Tristesse

Le compagnon de route
S'est caché sous le masque
De ses colères les plus profondes

Sur son visage
Le blanc inonde
Un teint jadis doré

Ses lèvres malades 
Ont perdu la couleur
Des plus beaux jours de l'été

Une cape sombre 
A enveloppé ses épaules
Comme tant de cris jetés dans le vent

Dans la rumeur de ses pas
Un silence gronde
La colère de son coeur d'enfant

Sur son masque
Un larme coule
Une tristesse couleur d'océan

Une étoile d'argent
Perdue dans un ciel de poudre
Sous son masque ton ami est souffrant

Alors
Sous ton masque
Approche ton compagnon de route

Prépare tes couleurs de Carnaval
Et essuie ses pleurs
Goutte à goutte

Un peu de rouge pour le coeur
Un peu de feu
Et de douceur

Une grande crinière de plumes vertes
Pour appeler le printemps
Sous ton masque ton coeur est en fête
En fait un médicament

Sous ton masque va
Vers le compagnon souffrant
Et accroche-lui un baiser rose
un calin bleu

Un arc-en-ciel dans le chagrin blanc
                                                                      Stella Pastoris




venerdì 14 febbraio 2014

La Présence du Seigneur

                                                                                                            Les montagnes
                                                                                                  Vues depuis Fondamenta Nuove
                                                                                                            Un jour de soleil

La Présence du Seigneur

La Présence du Seigneur est dans cette montagne
Tout là-bas là-bas
Qui plonge avec ardeur sa pierraille
Dans un océan tremblant de froid

La Présence du Seigneur est dans l'écume
Juste un peu plus près
Dans cette eau qui se disperse en bruits de brumes
Murmures de sel et grands sourires indiscrets

La Présence du Seigneur est dans le port
Perceptible sous tes pieds
Dans le béton et les appels forts
D'un navire qui vient d'arriver

 La Présence du Seigneur est dans l'ami
Debout à ton côté
Qui te raconte cette lointaine montagne
Et toute l'enfance qu'il y a passée

La Présence du Seigneur est dans ce récit
Bien intégré
Et dans ton coeur ouvert qui écoute
La montagne, la mer, les années et les marées

La Présence du Seigneur est dans ton oreille
Et dans ton compagnon de route
Stella Pastoris

sabato 1 febbraio 2014

En toi

En toi
La force des marées
Imperturbable
Qui envahit les rues de Venise
Et les embarcations instables

En toi
Une force destructrice qui t'enlise
Et te fait sentir poisson
En toi un autre univers
Dans ton moi plus profond

En toi les tremblements de terre et les ouragans
En toi se déchaînent les éléments
Avec une ardeur d'enfant
Et tu te sens un chêne au bord de l'océan
Qui ne connaît ni les racines
Ni le passage du temps

"Mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan"

En toi le feu
Ô chaleur interne
Toutes les fureurs de l'Italie
Enfermées dans les coulées de tes veines
Dans les volcans de ta vie

En toi la passion du Vésuve ardent
                                                    L'amour
                                                                    La rage
                                                                                   Et tous les grands sentiments

"Mais le Seigneur n'était pas dans ce feu"

En toi
Un souffle de vent
Léger silence intérieur
En toi une brise
Dans le plus profond de ton coeur
La simplicité du calme
Et la présence du Seigneur
                                                                                   Stella Pastoris

                                                                                                                    Venezia,
                                                                                               Fondamenta Santa Caterina



venerdì 17 gennaio 2014

La Petite Barque de Ghetto Nuovo

                                                                        Venezia, Rio del Ghetto

La Petite Barque de Ghetto Nuovo

La petite barque de Ghetto Nuovo
A voulu toucher le fond des choses
Et y trouver tant d'autres chutes d'eaux
Différentes de celles qui tombent du ciel
En grosses larmes roses

La petite barque de Ghetto Nuovo
A voulu voir le fond des canaux
Y découvrir d'autres Atlantides
Y écouter d'autres ronds d'eaux
Mais une corde l'en empêchait !
En tirant toujours  vers le haut
Le pauvre museau 
Qui se débattait

Alors...
Et puisque tout lui interdisait
De boire profondément de nouveaux secrets
La petite barque a ouvert
Une porte
Dans ses flancs discrets

La petite barque de Ghetto Nuovo
A créé un seuil
Et les mystères liquides sont montés à elle
Comme une marée
En un clin d'oeil

La petite barque s'est ouverte
et a accueilli le fond des choses
En elle
Non le contraire !
Le fond des choses qui noie
Et qui étouffe
Le corps entier des caravelles

Ainsi, petit être dépourvu d'ailes
Souviens toi que 
Toi aussi
Tu peux faire de même
Et toucher le fond du ciel

Le feu du soleil est en toi:
Pas besoin de chercher une échelle ! 
                                                                                                    Stella Pastoris

                                                                                      Vue, au crépuscule,
                                                                                  Sur San Michele