La Madonna col Bambino e San Giovannino
Tommaso Lombardi da Lugano (XVI secolo)
La Porte close
En hommage à la Sainte-Madeleine de Proust...
(Comprenne qui pourra !)
Aux pieds de l'enfant Jésus
La porte close
Sussure des univers perdus
Et en souffle quelque chose
À l'oreille toujours tendue:
Quelque chose de l'innocence:
Un instant, un morceau de mon enfance
Lorsque je courais dans les prés
Et les folies les plus intenses
Que le vent chantait sous les plantes de mes pieds.
Dans le cerisier, une amie m'attendait,
Un sourire tout rouge sur le visage
Et aussitôt je grimpais,
La tête perdue dans les nuages;
Il pleuvait des noyaux avant l'orage
Et l'on jouait à "Il était une fois"
Ecrivant des pages et des pages
À l'encre simple de la voix,
La voix qui criait: "Je suis la sorcière!"
Et j'étais toujours le fidèle elfe archer,
Nous partions toutes deux à la guerre,
Seules contre les trolls des grands prés;
Les châteaux poussaient sur la colline
À notre simple bon vouloir,
Et les chevaliers créaient des cavatines
Pour leur belle, à la fin de l'histoire;
De temps en temps, sur le seuil de nos rêves,
Jaillissait une église
- On ne savait pas d'où elle venait -
Et les ogresses faisaient des surprises
Aux pauvres enfants, perdus dans la forêt...
Et tout cela aux pieds du petit Jésus,
Dans la porte du souvenir !
Dans le rides du vieux marbre, loge un éclat de rire
Et une tranche de vie
Dort
Sous le socle d'une statue.
Stella Pastoris
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