lunedì 9 dicembre 2013

San Marco dans la pénombre (ou La Basilique renversée)

San Marco dans la pénombre
Et l'on n'y voit que dans le coeur
Cet espace                     Ce foyer intérieur
Alors que le corps s'avance au pays des ombres.


Soudain
L'âme s'allume d'une petite flamme qui lui a été donnée
- par qui ? -
Et l'espace s'illumine de scènes sacrées
                                      Dans ses recoins             Dans ses coupoles abandonnées.

Ici, le Christ Pantocrator
                                                      Maître de paix        Maître d'amor
Et là-bas les apôtres comme 12 compagnons de route
Le chemin d'Emmaüs caché sous les voûtes
Et de nouveau le Christ, puissant de son manteau d'or.


Le Christ crucifié dans sa grande mosaïque
Le Christ ressuscité
                                                             Un feu               Une musique
Et le Père qui te regarde de partout
Dans ton âme, dans ton grand Tout.


Un sensation d'amour...


La lumière s'intensifie tout alentour
Et l'on aperçoit les madonnes               partout sur les piliers
Et l'on aperçoit le Christ                   partout pour te protéger
Comme un nouveau rayon de jour.


La lumière s'intensifie et pousse le battant
De ton âme ouverte
Une basilique au-dehors                              Une basilique au-dedans
Et toutes les deux remplies de la même Espérance
Le Dieu du petit homme                        Le Dieu du monde immense
Deux églises qui ne font qu'une...


Deux, c'est pour le chiffre,
Mais la troisième église est pour l'Une.
Père, Fils et Saint-Esprit,
Tous unis dans la lumière de la lune !


Et San Marco dans la pénombre
San Marco dans la lumière de la nuit
San Marco t'englobe et te réjouit.
                                                                   Stella Pastoris

 
                                                                  Duomo di San Marco

À l'Université

                                                                                                Auditoire de San Basilio, 
                                                                                                Ca'Foscari
À l'Université
En hommage à Henri Dès

À l'Université, c'est comme dans la cour de récré:
On s'aime, on s'anime
On se bouscule pour rigoler
Et pas un ange pour tranquilliser
Ce vacarme de l'Infinétude
qui vient de commencer

Mauro caricature le prof sur les pages de son cahier
Sur les bancs, quelques gamines se chamaillent
Assises à la première rangée
Et sur la scène figure un épouvantail
Qui n'empêche pas les oiseaux de pépier

C'est à l'Uni tagadagada
Que se cultivent les mots croisés
Et le pendus
Sommairement exécutés
Sur quelques blancs dans le papier

C'est à l'Uni tagadagada
Que les conversations prennent leur envol
Comme un irrémédiable bourdonnement d'abeilles
Et les élèves orchestrent des farandoles
De babillages et de réflexions de miel

C'est à l'Uni tagadagada
Que le professeur hausse le ton quelquefois
Sans pour autant le sortir de l'eau
C'est à babord
Qu'on chante, qu'on chante...

C'est à l'Uni tagadagada
Qu'on chante le plus fort !

C'est à l'Uni pourtant
Dans ce vacarme de cour de récré
C'est entre amis pourtant
Que se trouve
Le mystérieux babil
De la Sérénité
                                                                  Stella Pastoris


                                                                                     Cour intérieur de San Sebastiano,
                                                                   Università Ca'Foscari

venerdì 8 novembre 2013

En Bateau...

                                                                                Vaporetto

En Bateau...

Le traintrain quotidien
Parcourt toujours les mêmes rails
Au travers des mêmes brouillards
Et dans les mêmes grisailles

Le p'tit bonhomm' de chemin
S'égare toujours dans les montagnes
Près de ravins très incertains
Et dans la même pierraille

Mais le bateau...
                                                  
J'ai vu, en bateau, d'incroyables rivages
Et des horizons nouveaux
En forme de visage

J'ai vu, en bateau, toutes les merveilles marines
Sous la porte de ma maison
Et la queue de Mélusine
Dans un coing de ma raison

J'ai vu, en bateau, les belles voiles des caravelles
Dans les lessives qui voguent
Et les reflux de la vaiselle
Dans la coque d'une pirogue

J'ai vu, en bateau, tous les trésors de Venise
Au sein même d'une école
Et les doges en chemise
Dans une grande farandole

                                                                        ... En bateau
J'ai vu tous les dauphins du Pacifique
Comme moineaux sur mes deux mains
Et les baleines de l'Atlantique
Dans quelques rires et des refrains

                                                                         ... En bateau
J'ai vu les cocotiers de milles îles
Dans le fond de mon garde-manger
Et les crocodiles du Brésil
À table, en train de riboter

                                                                    ... En bateau
J'ai vu le flot des étudiants
Comme les concerts de l'orage
Et les amitiés de maintenant
Se resserer dans mes cordages

                                                                   ... En bateau
J'ai vu mon université
Comme un paquebot à bon quai
Et mes études, les humanités
Ecumer sous les coques des voiliers
                                                                    ... En bateau
Stella Pastoris

                                                                                          Università Ca'Foscari, 
                                                                                   sede di San Basilio




venerdì 1 novembre 2013

Un Ange qui passe...

Trafique lagunaire entre Murano, 
 Fondamenta Nuove et San Michele
Un Ange qui passe...
Les anges, quand ils planent dans la mer,
Cela fait du reflux, tout un mystère;
 L'on entend comme des cris d'enfants
Qui joueraient au loup sur l'océan;
Le soleil, attiré par le bruit,
Lance dans les grands bleus quelques rayons ravis;
Et puis soudain un bateau solitaire
Traverse les cieux verts;
Un ange qui passe...

Dans l'azur on remarque un oiseau
Qui plonge et qui chaparde les couleurs de l'eau;

L'on entend la rumeur des marins
Qui saluent le matin par des chants vénitiens;
Dans le ciel un nuage égaré
Laisse sur la marée son manteau trop usé;
Et puis les bateaux enfin quittent les quais
Pour danser, tout légers;
Des anges qui passent...
À présent le trafique bat son plein
Dans le tableau vivant qui vogue et clapote;
L'on entend quelques vaporetti
Qui marmonnent avant l'heure les couleurs de la nuit;
Dans les blancs des voiliers élégants
Tissent nonchalamment des croquis de grands vents;

Et puis un sillage laisse dans son passage
Deux ailes et un visage;
Un ange qui passe...
                                                              
Stella Pastoris



martedì 22 ottobre 2013

Sous le Toit des anges

 
                                                                                       Campo Gesuiti
 Sous le Toit des anges

Sous le toit des anges
Une cinquantaine d'étudiants
Seulement quatre douches par étage
Et des cafards de temps en temps
Sous le toit des anges
Les marmites viennent d'exploser
Et les assiettes sabbatent dans l'évier
Sans un diable pour les nettoyer

Sous le toit des anges
L'aspirateur s'est envolé
Il a pris l'auréole, il s'est sauvé
Et l'on entend Satan râler
Sur le balai qui traîne dans les escaliers

Sous le toit des anges
L'enfer se vautrent sur les tables encombrées
Des cartables, des chaos et des montagnes de cahiers
Tant de paroles inemployées
Que personne ne viendraitenflammer

Sous le toit des anges
cinquante diables déchaînés
De vrais démons, des incubes en communauté
 Mais tant de sourires partagés
Et un feu que l'on ne peut étouffer
Stella Pastoris


venerdì 4 ottobre 2013

La Porte close


La Madonna col Bambino e San Giovannino
Tommaso Lombardi da Lugano (XVI secolo)

La Porte close
En hommage à la Sainte-Madeleine de Proust...
(Comprenne qui pourra !)

Aux pieds de l'enfant Jésus
La porte close
Sussure des univers perdus
Et en souffle quelque chose
À l'oreille toujours tendue:

Quelque chose de l'innocence:
Un instant, un morceau de mon enfance
Lorsque je courais dans les prés
Et les folies les plus intenses
Que le vent chantait sous les plantes de mes pieds.

Dans le cerisier, une amie m'attendait,
Un sourire tout rouge sur le visage
Et aussitôt je grimpais,
La tête perdue dans les nuages;

Il pleuvait des noyaux avant l'orage
Et l'on jouait à "Il était une fois"
Ecrivant des pages et des pages
À l'encre simple de la voix,

La voix qui criait: "Je suis la sorcière!"
Et j'étais toujours le fidèle elfe archer,
Nous partions toutes deux à la guerre,
Seules contre les trolls des grands prés;

Les châteaux poussaient sur la colline
À notre simple bon vouloir,
Et les chevaliers créaient des cavatines
Pour leur belle, à la fin de l'histoire;

De temps en temps, sur le seuil de nos rêves,
Jaillissait une église
- On ne savait pas d'où elle venait -
Et les ogresses faisaient des surprises
Aux pauvres enfants, perdus dans la forêt...

Et tout cela aux pieds du petit Jésus,
Dans la porte du souvenir !
Dans le rides du vieux marbre, loge un éclat de rire
Et une tranche de vie
Dort
Sous le socle d'une statue.
Stella Pastoris

venerdì 27 settembre 2013

Quelque chose


Venezia, Calle Avogaria

Quelque chose

Quelque chose...
Au-delà des mots...
C'est un petit bonheur
Au balcon, tout en haut...
C'est un bouquet de fleurs
Et baisers végétaux.

Quelque chose...
Au-delà des mots...
C'est un petit chat tranquille
Dans les pieds de ton stress
Alors que lui, immobile,
Ronronne, content de paresse.

Quelque chose..
Au-delà des mots...
C'est un étudiant qui solfie
Sur les rives des canaux
Les premières notes d'une poésie
Et les dernieres rimes d'un rondo.

Quelque chose...
Au-delà des mots...
Ce sont les enfants qui jouent
Sur les places d'Italie
Et les volets qui s'ébrouent,
Réveillés par cette mélodie.

Quelque chose...
Au-delà des mots...
C'est un petit bonheur,
Au balcon, tout en haut;
C'est un bouquet de fleurs
qui descend au cerveau...

... Et qui embaume ton coeur
- O Sole mio ! -
D'une chaleur inexplicable
Et d'un indicible flambeau.

Ineffable quelque chose...
 Stella Pastoris






giovedì 19 settembre 2013

À la Librairie de la Marée Haute



 À la Librairie de la Marée Haute
Alla Libreria Acqua Alta...

À la Libraire de la Marée Haute
Les livres prennent le bateau
Et le poète contemple ces argonautes
S'épanouir au large des mots.

Où s'en vont-ils, tous ces antiques héros
Que le destin ne réunit que par caprice,
Pétrarque avec Rimbaud
Et Dante avec Leiris ?

Où s'en vont-ils, ces antiques ennemis
Liés à jamais aux galères de l'amour,
Les Schtroumpfs parmi la poésie
Et le dictionnaire avec les calembours ?

Même les mathématiques ont pris la barque
Car il n'y a plus d'amarres entre les chiffres et les lettres;
Le guide touristique a bandé son arc
Et embrasse les oeuvres d'un géomètre.

À la Librairie de la Marée Haute
Tous les livres sont dans le même bateau
Et s'ils semblent avoir été réunis par faute,
C'est qu'il y a quelque chose au-delà des mots...
Stella Pastoris







sabato 14 settembre 2013

La Bibliothèque



La Bilbiothèque
Poème inspiré par la Bibliothèque de Pianta Lejeune

De silencieux livres de bois
Emprisonnés dans la paroi
Sommeillent.

Ils se reposent, si cruels,
Et ils attirent, sans appel,
Les regards vifs du curieux
En éveil.

Qu'y a-t-il en ces grimoires ?
Quelle fable, quelle histoire
Pourrait se lire entre ces pages
Solides ?

Quelle énigme, quel mystère,
Quel poème, quel Enfer
Se cache-t-il en ses rayons
Rigides ?

Le poète s'aventure
Caressant les reliures
Des livres qui ne s'ouvriront
Jamais.

Mais telle est sa destinée:
Rechercher sans s'épuiser
Les mots qui lui demeurent
Secrets.
Stella Pastoris